Lorsqu’un couple divorce, la répartition des biens ou la garde des enfants devient souvent le sujet principal des négociations. Pourtant, un autre membre du foyer peut vite être au cœur des tensions : l’animal de compagnie.
Chiens, chats, lapins, oiseaux… les Français les adorent. Plus de 50 % des foyers possèdent un animal, avec 31,4 % de ménages ayant un chat et 20,1 % un chien. Mais que se passe-t-il quand un couple se sépare ? À qui revient l’animal ? Est-il possible de partager sa garde ?
La présence d’un compagnon à quatre pattes peut représenter un soutien émotionnel précieux lors d’une séparation. Mais lorsque les deux époux veulent conserver l’animal, le conflit est inévitable.
En droit français, la situation est particulière : l’animal n’est pas considéré comme un enfant mais comme un bien. Toutefois, depuis 2015, le Code civil reconnaît qu’il s’agit d’un « être vivant doué de sensibilité », ce qui change la manière de réfléchir à sa place dans la famille.
Lors d’une procédure de divorce, l’animal est juridiquement assimilé à un bien meuble, comme une voiture ou un meuble. Mais les juges prennent en compte son bien-être.
Le bien-être animal implique d’aller au-delà de l’intérêt des époux : il faut réfléchir à ce qui est le mieux pour l’animal. Comme pour les enfants, un divorce modifie son quotidien et son équilibre.
Exemple : un chien aura besoin de promenades régulières et d’un maître disponible ; un chat préférera rester dans son environnement habituel.
Avant toute décision, plusieurs critères doivent être évalués :
Le cadre de vie : qui dispose de l’espace le plus adapté ?
La disponibilité : lequel des époux peut s’occuper de l’animal au quotidien ?
Les moyens financiers : nourriture, soins vétérinaires et frais éventuels peuvent représenter un budget conséquent.
L’idéal reste de trouver un accord amiable. Celui-ci pourra être inscrit dans la convention de divorce par consentement mutuel ou homologué par le juge dans le cadre d’un divorce contentieux.
Oui, c’est possible. Certains couples choisissent une garde alternée : une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre, ou bien un système de visites régulières.
Cependant, cette solution doit être organisée avec rigueur :
établir un calendrier précis ;
prévoir la répartition des dépenses (nourriture, vétérinaire) ;
éviter de perturber l’animal avec des changements trop fréquents.
Dans certains cas, il peut être utile de consulter un comportementaliste ou un vétérinaire pour évaluer l’impact psychologique de cette alternance.
Il arrive que ni l’un ni l’autre ne souhaite garder l’animal. La décision est difficile, car elle s’ajoute au poids émotionnel du divorce.
Dans ce cas, il est préférable de :
confier l’animal à un proche de confiance ;
ou s’adresser à une association spécialisée (SPA, refuges, associations de replacement).
Évitez les annonces sur internet, car elles n’offrent aucune garantie sur le sérieux du futur adoptant.
Les animaux de compagnie sont juridiquement des biens, mais leur intérêt et leur bien-être doivent être pris en compte.
La garde peut être attribuée à l’un des époux ou partagée, selon les capacités de chacun.
En cas de désaccord, le juge pourra trancher, mais il n’existe pas encore de cadre légal strict comme pour les enfants.
Enfin, si aucun des époux ne garde l’animal, une association pourra lui trouver un nouveau foyer.